Avec la faillite de l’entreprise suédoise Northvolt, le projet d’usine de composantes de batterie qu’elle avait amorcé à Saint-Basile-le-Grand bat sérieusement de l’aile. Le gouvernement du Québec voit pour sa part s’envoler les 270 millions de dollars qu’il avait investis jusqu’ici dans l’aventure.Ce projet était questionnable pour des raisons tant environnementales qu’économiques. Son vraisemblable échec rappelle l’importance pour le gouvernement de mieux planifier sa politique industrielle, notamment en fonction de critères d’utilité sociale et de soutenabilité écologique. Une telle planification devrait aussi être faite avec une multitude d’acteurs sociaux et économiques, car la connaissance du milieu des affaires, qu’avait mise de l’avant la CAQ pour se faire élire, n’est pas garante d’une vision économique porteuse.Pour l’heure, le parti pris du gouvernement en faveur du secteur privé demeure. L’incertitude économique qui résulte des tarifs douaniers que les États-Unis veulent imposer sur les importations canadiennes a déjà conduit à l’adoption de mesures destinées aux entreprises exportatrices.Il serait dommage que ce contexte de crise nous fasse perdre de vue ce que nous a rappelé la pandémie, à savoir que la simple existence d’une entreprise ne justifie pas qu’on la maintienne en vie coûte que coûte. Québec comme Ottawa doivent garder en tête que soutenir les individus, par exemple en s’assurant d’avoir un programme d’assurance-emploi qui peut être déployé rapidement en cas de récession, est une manière tout aussi bénéfique de soutenir l’économie.