Pour en https://revueliberte.ca/invitation/6681c2142790e3.12541133
Dans les théories d’écologie sociale, pour parler des obstacles que j’ai observés sur le terrain, on utilise la métaphore du verrou (lock-in): si on investit de la matière et de l’argent dans une autoroute cernée de centres commerciaux et d’immeubles, il devient plus difficile de laisser tomber ces investissements et de troquer ces infrastructures contre des pistes cyclables, des commerces de proximité et des micromaisons en matériaux renouvelables. Nos pratiques sociales sont imprégnées du contexte matériel qui nous entoure, et la trajectoire des sociétés futures est verrouillée par la matière dans laquelle on choisit d’investir. Si j’appose le filtre du «verrou» à mon expérience agricole, il devient évident que notre tentative de ferme coopérative et écologique était prise en étau entre plusieurs verrous liés au capitalisme fossile (les imaginaires sociétaux, l’omniprésence de logiques capitalistes dans nos rapports sociaux, et la dépendance à un système fossile et industriel, pour ne nommer que ceux-là).