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Commentaires d'un paysagiste sur la compensation

Malgré la mauvaise utilisation des compensations dans les pratiques actuelles, il ne faut pas sauter sur une conclusion que la compensation serait mauvaise en faisant une généralisation abusive. 

Les compensations, ce n’est pas toujours mal, c’est au contraire un principe qui a fait ses preuves pour le maintien des systèmes dynamiques dans leurs limites viables.


Le principe de compensation est simple: Il faut ajouter le mouvement contraire à la dérive du système.


La dérive du système est provoquée par le manque ou l’excès d’efficacité d’une composante sur l’ensemble, elle-même influencée par d’autres composantes du système.


La pratique est moins simple: La réintroduction d’espèces endémiques est difficile, la réduction d’une espèce endémique excessive ne s’attaque pas à la cause de son explosion démographique et l’introduction d’espèces exotiques est à fort risque d’envahissement ou d’échec. L’ajout ou le retrait d’une composante, qui est facile dans les systèmes simples, devient un jeu hasardeux dans les systèmes complexes.


Dans les systèmes aussi complexes que les écosystèmes, l’action de compensation appropriée est le rééquilibrage des composantes. Le plus souvent, le meilleur moyen d’équilibrer le système est la protection de l’espace et de laisser la nature se rééquilibrer.La multiplication des opportunités de viabilité des différentes espèces et leur introduction font parties des accélérations possibles vers le rétablissement de l’écosystème.

 C’est nécessaire lorsque le milieu est trop dégradé pour se rétablir tout seul.Pour bien faire la compensation, il faut compenser une détérioration de qualité d’un écosystème par une augmentation de qualité d’un écosystème de même nature sur l’ensemble de ses cycles de vie.


Pour mal faire la compensation, les solutions sont plus nombreuses. On devra donc augmenter le niveau d’alerte et de sensibilisation à l’éco blanchiment


Les premiers éléments de malfaisances environnementales (éco blanchiment) qui me viennent à l’esprit sont dans la catégorie eco blanchiment par l’achat, le vol d’un autre écosystème:

Faire semblant de remplacer une détérioration d’un écosystème par la désignation d’un autre écosystème existant de même nature.

Dans la catégorie eco blanchiment par une compensation dérisoire:Faire semblant de remplacer un écosystème par l’une de ses partie. Exemple destruction de forêt et plantation d’arbres.Faire semblant de remplacer ce qui a mis des dizaines d’années (des milliers d’années) par un retour à l’équilibre de la production annuelle. Exemple restauration de tourbières ou compensation des combustibles fossiles par des plantations.Faire semblant de remplacer la détérioration d’un écosystème par de l’argent, un autre écosystème, des promesses d’emploi ou de richesse.La liste n’est pas limitative

 
Ce n’est pas parce que ce n’est pas la solution que ça ne doit pas faire partie de la solution.L’introduction d’autres éléments (argent, plantation, etc.) sont des ingrédients indispensable à ajouter dans la pratique compensatoire. C’est en parallèle de la compensation réelle de la détérioration d’un écosystème par une amélioration d’un écosystème de même nature. Cela joue à la fois sur la compréhension de l’importance de la compensation, son efficacité et sur la motivation à faire de la réduction d’impact pour arriver au résultat souhaitable.La comptabilité des 3 valeurs environnementale, économique et sociale permet de bien maîtriser les différences de ces composantes dans l’action de compensation tout en maîtrisant leurs interrelations.

L’état actuel de pratiques de compensation devra évoluer pour éradiquer l’éco blanchiment des réflexes sociaux et des encadrements légaux.