L'article du Devoir sur le livre de l'écologiste André Bélisle, qui dresse un bilan des luttes environnementales des vingt dernières années, offre une perspective claire et réaliste sur le mouvement écologique. Les succès remportés et les obstacles rencontrés par les organisations et les citoyens engagés y sont décrits sans détour. L'article se conclut avec une réflexion percutante : « Organiser des manifestations, négocier avec les cabinets ministériels, sensibiliser le public aux enjeux : André Bélisle s'est battu sur tous ces fronts. Aujourd'hui, il observe avec intérêt des groupes comme Extinction Rebellion et le Collectif Antigone, qui refusent les compromis, incarner la continuité de son œuvre. “La crise climatique nous heurte de plein fouet, affirme-t-il. Allons-nous rester passifs, comme la grenouille dans l'eau qui finit par bouillir, ou allons-nous nous réveiller ? Pour ma part, je continue à affirmer qu'il faut se réveiller.” »
Au cours des dernières années, les gouvernements ainsi que les entreprises ont adopté une approche plus proactive vis-à-vis de l'environnement. On entend parler d’initiatives telles que l’aluminium vert, l’acier vert et le transport maritime écoresponsable. Pour certains, il s'agit là de simples manœuvres d’écoblanchiment, des demi-vérités, ou encore de gestes empreints de bonnes intentions mais insuffisants. En 2007, un projet ambitieux a vu le jour avec le lancement du portail Gaïa Presse, destiné à fournir de l'information en matière d'environnement. Hélas, ce site est inactif depuis 2021, bien qu'il reste accessible en ligne. Certes, il existe des sources d'information alternatives comme Pivot et l'Institut de recherche et d’informations socio-économiques (IRIS) en matière économique, ainsi qu'une multitude d'infolettres affiliées à diverses organisations. Par ailleurs, les médias nationaux ne manquent pas de souligner les problématiques environnementales et de relayer les discours des écologistes.
Dans le contexte décrit par André Bélisle, avons-nous besoin d'un média indépendant qui se consacre à une information critique.Il semble que la taille démographique limitée du Québec constitue un frein au financement populaire d'un média à l'image de Reporterre en France. Toutefois, si nous sommes capables de soutenir financièrement la multitude d'infolettres et de ressources en communication, pourquoi ne pas investir également dans une information indépendante et critique? Un tel engagement pourrait jouer un rôle crucial dans l'éducation et la mobilisation des citoyens face aux enjeux environnementaux pressants de notre époque.